quatre mur et un toit

Lorsque j’ai rencontré mon éternel fiancé, je travaillais en région parisienne. Nous avons commencé par nous prendre un petit studio en plein Paris. Quelques stations de métro me séparaient de mon travail. Nous sortions sans nous soucier de comment rentrer. Notre mobilier était composé d’un clic clac, d’une table basse et d’un meuble pour la tv. Nous faisions nos courses au Monop’ du coin et nous achetions bio bien-sûr… La vie était rose.

Comme beaucoup de jeunes couples, nous avons décidé de nous multiplier. Oui mais où mettre le side-bed sachant qu’on n’avait pas de lit à nous à la base, où ranger ces affaires en cotons bio et autres jouets en bois ?

 La décision fut sans appel : nous avons déménagé en banlieue ! Le trajet du travail est devenu plus long, beaucoup plus long. Il a fallu acheter une voiture pour faire les courses et le trajet de travail de Monsieur. Le budget s’est restreint (mais pas le salaire de la nounou étrangement). Du bio, nous sommes passé à la marque magasin. Enfin nous avons dû allez voir un nouvel ami suédois pour meubler le F3 qui ne fait pas de side-bed. La vie était morose.

Et puis un jour, une opportunité professionnelle se fait connaitre mais c’est à Caen. Lorsque l’on m’a dit Caen, je n’étais pas vraiment convaincue. Mon chérie était des plus enthousiastes et me convainc au moins d’aller voir. Avec notre voiture familiale, nous sommes partis à la conquête de Caen. La ville n’avait rien à voir avec l’image que je m’en faisais. Parisiens que nous étions, nous sommes allés voir les agences immobilières qui ont fini de me convaincre. Nous nous sommes pris à rêver de maison à la campagne, avec des murs en pierre apparente. Merveilleuse irait dans une petite école… Nous avons tout envoyé sur les roses !

 Les rêve ils étaient beaux… puis viens la réalité !

Nous avons donc loué une belle longère dans le bocage Normands, 600m2 de jardin, un garage pour deux voitures, 4 chambres. Nous avons emménagé en été.

Le bled compte 1100 âmes, une boulangerie, un tabac et une poste. Somptueuse nous a rejoint au début de l’hiver. J’ai eu la joie de passer cette saison à la maison. Nous sommes donc parti à la recherche de bois pour la cheminée, puis de fioul pour le chauffage et l’eau. Nous avons découvert aussi que l’herbe poussait à une vitesse normandesque donc une tondeuse était la bienvenue ainsi que tous les accessoires de jardins. Il va sans dire que nous avons dû investir dans une deuxième voiture. L’ami suédois a été remplacé par le bon coin (en plus il n’y en avait pas quand nous avons emménagé). Le beau a été remplacé par le pratique.

Mais que c’est bon de bouquiner une dimanche après-midi devant la cheminée, d’avoir son petit lopin de terre pour faire pousser des fraises, de pouvoir mettre la musique à fond avec les enfants sans que le voisin du dessus ne pête un boulon, que chacun ait son espace et puisse y développer sa créativité. Oui c'est vraiment chouette, je le referais sans hésiter et puis comme on dit il n’y a pas de rose sans épine…

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